Messe de la Saint-Thomas

Le recteur arriva devant la chapelle des Augustines d'un pas sûr. Sortant de sa manche un bout de parchemin légèrement froissé, il le fixa contre les lourdes portes de bois sculptées.

Une fine écriture y disait.

Citation :

Frères et soeurs,

Ce samedi verra la célébration de la fête du Saint Protecteur de notre Congrégation. A cette occcasion notre frère Lorgol célèbrera une messe en notre abbaye de Clermont. Que ceux qui désirent co-célèbrer cette office se rapproche de lui.

Père Karel.

Etant en retraite sprirituelle, je ne pourrais malheureusement participer à cette messe...

Le recteur s'engouffra alors dans la chapelle pour y offrir ses prières au Tout-Puissant.

Le Frère Lorgol sort de la sacristie, accompagné par Leto2, et dans le silence qu’exige le recueillement, encense l’autel, se signe, et étend les mains vers l’assistance…


IN NOMINE PATRIS, PAX VOBIS

AMEN

Le Seigneur soit avec vous,

ET AVEC VOTRE ESPRIT

Confiteor

Je confesse à Dieu tout-puissant, à la Bienheureuse Marie toujours Vierge, à Saint Michel Archange,
à Saint Jean le Baptiste, aux Saints Apôtres Pierre et Paul, à tous les Saints, et à vous aussi, mes frères, parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, par action.

MEA CULPA, MEA CULPA

C'est pourquoi je supplie la Bienheureuse Marie toujours Vierge, Saint Michel Archange, Saint Jean le Baptiste, les Saints Apôtres Pierre et Paul, tous les Saints, et vous, mes frères, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.

MISERATUR NOSTRI

Les frères entonnent alors le Kyrie

Kyrie, eleison.
Christe, eleison.
Kyrie, eleison.

Suivi de près par le Gloria in excelsis…

Gloria in excelsis Deo.
Et in terra pax hominibus bonae voluntatis.
Laudamus te, benedicimus te, adoramus te, glorificamus te.
Gratias agimus tibi propter magnam gloriam tuam.
Domine Deus, Rex coelestis, Deus Pater omnipotens.
Domine Fili unigenite, Jesu Christe.
Domine Deus, Agnus Dei, Filius Patris.
Qui tollis peccata mundi, miserere nobis.
Qui tollis peccata mundi, suscipe deprecationem nostram.
Qui sedes ad dexteram Patris, miserere nobis.
Quoniam tu solus sanctus, tu solus Dominus, tu solus altissimus, Jesu Christe.
Cum Sancto Spiritu, in gloria Dei Patris.
Amen.


(…)

Amen

Abysmo arriva en courant, peu de temps àpres que la messe eut commencé...

Entré dans la chapelle, Abysmo alla au bénitier et se signa, avant d'aller s'assoir ...

Amen

Le Père Lorgol s’avance, et ouvre l’évangéliaire.


Lectio sancti evangelii,

Chers frères et sœurs, je voudrais vous faire lecture de ce petit passage de Matthieu, qui nous rappelle à tous comme ce qu’il y a de biens et de richesses, donc de pouvoir, sur cette terre, nous éloigne toujours davantage de la vérité du Christ, nostre Seigneur

Matthieu, Chapitre 19, Versets 16 à 24,

Et voici, un homme s'approcha, et dit à Jésus: Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle? Il lui répondit: Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon? Un seul est le bon. Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. Lesquels? lui dit-il. Et Jésus répondit: Tu ne tueras point; tu ne commettras point d'adultère; tu ne déroberas point; tu ne diras point de faux témoignage; honore ton père et ta mère; et: tu aimeras ton prochain comme toi-même. Le jeune homme lui dit: J'ai observé toutes ces choses; que me manque-t-il encore? Jésus lui dit: Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. Après avoir entendu ces paroles, le jeune homme s'en alla tout triste; car il avait de grands biens. Jésus dit à ses disciples: Je vous le dis en vérité, un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux. Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu.

LOUANGES A TOI SEIGNEUR


(...)

Nous te rendons grâces

J'appelle notre soeur Leto2 à venir prendre la parole...


Chère soeur, si vous le voulez bien...


(...)

Merci, chère soeur, pour ces paroles qui sonnent la paix et la tolérance...



(...)

Trufaldini, qui était arrivé discretement, approuva en lui même les paroles de soeur Leto. Il pensa au passé et à l'avenir de la congrégation.

Que Dieu nous aide! pensa t'il.

Hum, hum…

Biens chers frères et sœurs. Si nous sommes réunis en ce jour, comme nous le faisait remarquer notre soeur Leto2, c’est pour célébrer la Saint-Thomas, sous la Patronage duquel est placé notre petite congrégation, mais qui, j’en suis persuadé, est promise à un bel avenir.

En effet, en ces temps troubles où les hommes se déchirent, où le doute s’est immiscé dans l’esprit des fidèles, notre abbaye reste un havre de paix, en attestent les propos de Leto2, quand d’autres sont devenues le lieu où s’épanchent les plus basses velléités de pouvoir. L’image exécrable qu’a pu récemment donner notre église, c’est à nous qu’il revient de la faire s’évanouir de l’esprit troublé des croyants, en nous illustrant par notre Foi en le Seigneur Jésus Christ, qui fut l’incarnation la plus parfaite de la vertu. C’est alors que les fidèles verront la vérité dans le Sauveur de l’humanité, et que nous brilleront par le message que nous leur livrerons.

Je tiens à rappeler ici comme Saint-Thomas, loin de désirer le pouvoir, loin d’aimer les richesses, fut au contraire un modèle d’humilité, de tempérance, qui n’était animé que par une incessante quête de la connaissance de Dieu, qui lui valu l’illumination à la fin de son existence. Le Seigneur apparut à Thomas est lui dit : « Tu as bien écrit de moi, Thomas. Que veux-tu que je fasse pour toi? ». Et Thomas de répondre : « Seulement toi, Seigneur. ».

Oui, chers frères et sœurs. L’envie est péché, et il semble que nombreux sont ceux qui l’ont oublié en ces temps derniers… Et lorsque Christ lui offre les avantages que sa toute puissance lui permet, Thomas lui fait savoir, dans une grande sainteté, que son seul désir est de se rapprocher de lui. Alors à son exemple, faisons ensemble ce que nous commande notre Foi, ce qui doit être notre seule volonté : nous rapprocher de Christ, être vertueux tel qu’il fut, et tel que le fut notre Saint Patron… De cette manière, chers frères et sœurs, nous apparaîtront comme émissaires de tolérance, lorsque la céleste institution s’égare…


DOMINE JESU CHRISTE



(…)

Puis, à l’invite du Fère Lorgol, l’assemblée récite le credo :


Je crois en un seul Dieu, Le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre, de l'univers visible et invisible. Et en un seul Seigneur Jésus Christ, le Fils Unique de Dieu, Né du Père avant tous les siècles. Il est Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré, non pas créé, consubstantiel au Père, par Qui tout a été créé. Pour nous les hommes et pour notre salut, Il descendit des cieux.

IL A PRIS CHAIR DE LA VIERGE MARIE PAR ACTION DU SAINT-ESPRIT, ET IL S'EST FAIT HOMME.

Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, Il souffrit Sa Passion et fut mis au tombeau. Il ressucita le troisième jour, conformément aux Ecritures, Et Il monta au ciel, où Il siège à la droite du Père . Il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts ; Et Son règne n'aura pas de fin. Je crois en l'Esprit Saint, Qui est Seigneur et Qui donne la vie : Il procède du Père et du Fils . Avec le Père et le Fils, Il reçoit même adoration et même gloire : Il a parlé par les prophètes. Je crois à l'Eglise une, sainte, aristotélicienne et apostolique. Je reconnais un seul baptême pour la rémission des péchés. Et j'attends la résurrection des morts. Et la vie du monde à venir. Amen.


(...)

AMEN

Le Frère Lorgol récite la prière eucharistique :

La veille de Sa Passion, Il prit le pain et, les yeux élevés au ciel, vers Vous, Dieu Son Père tout-puissant, Vous rendant grâces, Il le bénit, le rompit, et le donna à Ses disciples en disant : « Prenez et mangez-en tous. Ceci est mon corps livré pour vous »

De même, après le repas, prenant aussi ce précieux Calice, Vous rendant grâces de nouveau, Il le bénit, et le donna à Ses disciples en disant : "Prenez et buvez-en tous. Ceci est le calice de mon sang, le sang de l'alliance nouvelle et éternelle, mystère de la foi, qui sera verse pour vous et pour une multitude en rémission des péchés »

Chaque fois que vous ferez ceci, vous le ferez en mémoire de Moi.

C'est pourquoi, Seigneur, nous Vos serviteurs et Votre peuple saint avec nous, faisant mémoire de la Passion bienheureuse de Votre Fils, Jésus Christ notre Seigneur, de Sa Résurrection du séjour des morts et de Sa Glorieuse Ascension dans les cieux, nous Vous présentons, Dieu de gloire et de majesté, cette Offrande choisie parmi les biens que Vous donnez, l'Hostie pure, l'Hostie sainte, l'Hostie immaculée, le Pain sacré de la vie éternelle et le Calice de l'éternel salut.

Le Frère Lorgol récite l’Agnus Dei en mélangeant l’hostie et le vin, puis appelle les frères et soeurs à communier…



SANCTUS, SANCTUS, SANCTUS, Dominus Deus Sabaoth.
Pleni sunt coeli et terra gloria tua.
Hosanna in excelsis!
Benedictus qui venit in nomini Domini.
Hosanna in excelsis!


L’assemblée, dans le recueillement, entonne l’Agnus Dei…

Agnus Dei, qui tollis peccata mundi :
miserere nobis.
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi :
miserere nobis.
Agnus Dei, qui tollis peccata mundi :
dona nobis pacem.

Les frères et soeurs communient en paix…


Le Frère Lorgol achève le rite en bénissant l’assistance

IN NOMINE PATRIS, ET FILII, ET SPIRITUS SANCTI

AMEN

ALLEZ DANS LA PAIX DU CHRIST... et d'Aristote...


Les frères et soeurs sortent sur le parvis de la chapelle et prennent le temps d'échanger quelques mots, dans la joie d'avoir célébré leur Saint Patron...

Frère Trufaldini sortit lentement de la chapelle. Il était imprégné de cette atmosphère, son visage reflétait le profond calme qui régnait en lui dans ces moment là.

Il vit Leto sur le parvis:

Ma soeur, merci pour votre message.

Puis il s'approcha de Frère Lorgol:

Mon frère, bravo pour cette belle messe. Vous nous avez donné là une belle démonstration de la justesse de la doctrine de Saint Thomas.

Merci, cher frère, et chère soeur, mais je suis grandement inspiré par l'atmosphère de l'abbaye, et par le profond amour dans la Foi que j'éprouve à l'égard de mes frères et soeurs..

En effet, il règne ici une entente et une sereinité qui rendent ce lieu propice à la réflexion.

Bien, sur ce, je dois vous dire au revoir et regagner ma cellule car j'ai cinq Pater en retard.

Trufaldini salua ces frères et soeurs, et s'éloigna

Amen