Messe d'hommage

(Messe dite le 18 janvier 1454 en l'église de Saumur - Anjou- par la père Karel en mémoire à Illinda et à la Reine de France)

La nuit était tombée au dehors de l'église. Le père Karel avait revêtu son aube noire, symbole du deuil qui affligeait le Royaume tout entier. Il n'avait devant lui que des visages fermés ; deux grands cierges brûlaient devant l'autel, représentant chacun l'âme des disparues.

Frères et soeurs,

En cette sombre période, nous nous réunissons pour célébrer la mémoire de notre bonne Reine et de notre soeur Illinda évêque de Flandres, membres éminents de notre Famille universelle qui ont rendu leur souffle de vie à Dieu.

La bonté et l'Amour qui guidaient l'existence de nos soeurs, aujourd'hui pleurées, ne pourront qu'être regrettés dans tout le Royaume.

Prions pour elles, ensemble, que vous soyez fidèles ou simples gentils.

Citation :

Que les anges vous conduisent au Paradis,
Que les martyrs vous accueillent à votre arrivée,
Qu'ils vous introduisent dans la Jérusalem du ciel!
Que les anges en choeur vous reçoivent,
Et que vous jouissiez du repos éternel!

L'assemblée : Ainsi soit-il.

Tous baissèrent la tête et le silence régna en l'église pendant de longues minutes.

Plus qu'une Reine, c'est la mère du Royaume que nous pleurons aujourd'hui, la mère de chaque âme des provinces du Royaume mais qui malheureusement n'a pas donné d'héritier officiel à notre Roy.

Ceci nous permet de réfléchir aux graves événements qui se déroulent actuellement en terre de Champagne et qui se sont propagés à l'ensemble du Royaume.

Bienheureux est le Comte d'Anjou de n'avoir point appelé à la sédition ou à la répression !
Bienheureux est cet homme d'avoir appelé à l'apaisement et au calme !
Car nul se pourrait sortir indemne d'une guerre entre fratricide, nul ne pourrait se considérer vainqueur si le fléau guerrier ravageait les terres de France.

Ne portons pas l'opprobre sur les paroles de nos frères et soeurs, quelle que soit leur position, quelle que soit la dureté de leur propos mais oeuvrons ensemble pour que les mains se tendent et soient saisies.

Notre soeur Illinda aurait été d'une grande aide et d'un grand soutien en cette sombre période, elle qui, pilier historique de notre Eglise, savait trouver les mots justes, parfois sévères, pour ramener à la raison celles et ceux qui se laissaient envahir par la colère et l'amertume.

Même si ses pas ne l'ont peut-être jamais portée en Anjou, son nom a dépassé les frontières de la province de Flandres tant le mérite de son action ne pouvait être que reconnu. Rares sont ceux qui comme elle ont su faire l'unanimité à son endroit.

Pensons à nos frères flamands qui pleurent sa perte et qui se trouvent aujourd'hui dans un profond désarroi, privés d'un guide, privés d'une soeur. L'Eternel saura porter en ces terres les pas d'un nouveau berger mais nul coeur ne pourra oublier cette douce religieuse..

Chantons ensemble le psaume 30

Citation :

Je t'exalte, ô Éternel, car tu m'as relevé, Tu n'as pas voulu que mes ennemis se réjouissent à mon sujet. Éternel, mon Dieu! J'ai crié à toi, et tu m'as guéri. Éternel! tu as fait remonter mon âme du séjour des morts, Tu m'as fait revivre loin de ceux qui descendent dans la fosse. Chantez à l'Éternel, vous qui l'aimez, Célébrez par vos louanges sa sainteté!

Enfants de l'Eternel !

Ne pleurez pas mais considérez celui qui a souffert en croix afin de ne pas vous laisser abattre par le découragement.

Rendons maintenant un dernier hommage à nos soeurs.

Les fidèles se levèrent et s'arrêtèrent un à un devant les cierges symbolisant les âmes des défuntes. Nombreux étaient ceux aux yeux embués de larmes. Karel adressa à chacun un mot de réconfort.

Lorsque les fidèles se furent dispersés, le prêtre s'agenouilla devant la lueur vacillante des cierges, priant jusqu'à ce qu'ils soient entièrement consumés.

Amen

Après avoir assisté à la messe, Abysmo se signe

Amen

Leto2, pour avoir connu le fort caractère d'Illinda et avoir croisé la Reine quelquefois dans les couloirs, se recueillit