Démission

Mes très chers frères et soeurs,

A l'instar de notre saint protecteur, Thomas d'Aquin, je crois qu'à toute cause correspond un effet.

A la cause "notre congrégation voit son activité décliner de manière intolérable", correspond l'effet "le recteur est trop occupé ailleurs, et ne peut assumer son rôle comme il le devrait".

En effet, chers frères et soeurs, je suis affligé de voir que notre congrégation s'endort quelque peu, et force est de constater que je suis le premier responsable de cet état de fait. L'abbaye de Clermont doit être un lieu d'activité intense, de reflexion incessante. Les thomistes doivent constituer une force de proposition incontournable, surtout dans le contexte actuel. Loin de moi l'idée de dénigrer le travail formidable que nombre d'entre vous réalisent au quotidien, mais il me semble que notre congrégation mérite un recteur plus impliqué, à même de lui donner l'impulsion décisive au jour le jour. Or, j'ai du surestimer mes capacités, et mes activités à Narbonne me prennent un temps si considérable que je ne puis me consacrer au thomisme comme je le voudrais...

C'est pourquoi j'ai pris la décision de démissionner prématurément (mon mandat ne devant cesser que dans un mois). J'espère que vous me comprendrez. Je prétend à un rôle plus adapté à mes disponibilités et souhaite fonder en Languedoc un ordre de prêcheurs affilié à la congrégation et dont l'objet sera la conversion des hérétiques.

Quant à mon remplacement, il appartient au chapitre d'y pourvoir, mais je me permet cependant d'appuyer tout particulièrement l'éventuelle candidature de notre frère Trufaldini. Il me semble que la congrégation gagnerait beaucoup en ayant un tel recteur à sa tête. Les éléctions seront organisées dans les prochaines 24 heures.

Fraternellement.

Vous me voyez non seulement surpris mais également peiné de voir que vous voulez porter seul notre baisse d'activité. Je crois que chacun de nous à une grande part de responsabilité, on ne peut faire fonctionner un groupe seul, même si l'on est censé en être le moteur, si les pièces ne sont pas adéquates, le véhicule n'avancera pas.

Je respecterai votre décision comme vous avez récemment accepté la mienne, mais sachez que je n'ai rien à vous reprocher, que votre silence est autant le nôtre. Le manque de temps entraîne chacun de nous dans des ailleurs compliqués qui prennent sur notre travail à la congrégation, je suis le premier à avouer une baisse de régime, à nous de remettre tout cela en marche, de reprendre le chemin qui nous a mené ici.

J'attendrai le vote prochain pour la nomination d'un nouveau recteur, mais j'appuie votre pensée pour notre frère Trufaldini, dont les valeurs ne sont plus à prouver.

Il semblerait qu'il est écrit qu'aucun de nos probateurs n'iront jusqu'au bout de leur mandat. Peut-être faudrait-il donc réduire celui-ci à deux mois.

Mon cher frère, je suis bien attristé par cette nouvelle. Et j'ai mis du temps à m'exprimer suite à votre déclaration, car dans ma vive émotion , mes mots se seraient bousculés.

Ainsi donc, vous partez! nous en sommes tous très tristes, car après le rectorat de Karel, le votre venait se placer dans la continuité et, tout en nous réformant, vous avez su nous guider sans que nous perdions notre identité... ce qui faisait de vous un bon recteur, écouté et aimé.

Certes, la Congrégation s'est endormi, encore une fois... mais je crois que c'est la nature des choses que de se reposer et de reprendre de plus belle. Nous en sommes tous responsables, comme l'a dit notre frère Similibibi, et c'est aussi tous ensemble que nous nous réveillerons encore une fois.

J'aimerais insister pour que vous restiez, mais je crois qu'il ne serait pas possible de vous faire changer d'avis tant votre chaire d'Archevêque dans une région difficile vous prend du temps, et il est aussi nécessaire de guider les âmes là-bas.

A ce propos, vous avez dit:

Citation :

souhaite fonder en Languedoc un ordre de prêcheurs affilié à la congrégation et dont l'objet sera la conversion des hérétiques.

Cet objectif se place tout à fait dans notre optique. Je crois que nos lois prévoient ce cas de figure d'une nouvelle implantation dans une province; avec un Provincial pour chef.

Donc, nous ne pouvons que vous regretter, et souhaiter vous voir malgré tout souvent encore à l'Abbaye de Clermont ou vous nous serez grandement utile.

(Je vous remercie, mes frères, de la confiance dont vous m'honorez!)

Mes chers frères, je vous remercie de votre sollicitude. En effet, le propre de notre activité est de connaître des périodes fastes et d'autres qui le sont moins. Mais il me semble que changer de recteur peut précisemment être un moyen pour donner une nouvelle impulsion à la congrégation.

Toutefois, s'il est vrai que ma fonction ne me permet pas de m'investir à Clermont comme je le souhaiterais, il n'est absolument pas question que je quitte la congrégation, loin s'en faut. Au contraire, j'aimerais réconcilier mon rôle d'archevêque de Narbonne avec mon attachement au thomisme, dans une parfaite émulation... C'est pourquoi je souhaite fonder un couvent thomiste à Toulouse et reprendre la thématique dominicaine (sous une autre forme). Son activité serait centrée sur la lutte contre l'hérésie par la parole (il ne s'agit pas de créer un Clermont bis, rassurez vous).

En revanche, je continuerais à fréquenter notre bonne abbaye de Clermont, pas d'inquiétude...

(Cette confiance, vous la méritez, frère Trufaldini. Vous devriez tout naturellement devenir notre nouveau recteur.)

Bien, je suppose que nous devrions faire connaître à la Curie votre décision!? non?

En tout cas, pour le vote, je pense qu'il faudra nous laisser un délai de deux ou trois jours.

Voilà qui est fait...

Pour l'éléction du nouveau recteur, nous avons tout notre temps. Il serait bon que tous les membres du chapitre se prononcent...

Je regrette infiniment votre démission, cher Lorgol, et comme le dit Similibibi, ce n'est pas votre absence ou vos silences causes de la baisse d'activité de notre communauté, mais bien notre silence et nos absences.
Mea culpa.
Mais la Congrégation a souvent rebondi et je pense qu'elle le refera, sans aucun doute. Les temps actuels sont très industrieux et chacun a de multiples tâches à accomplir. Nul doute que d'ici quelques temps, nous nous retrouverons tous au réfectoire autour d'une bonne choppe.
Ami Trufaldini, acceptez la charge de Recteur, et surtout ne vous en faites pas : si la Congrégation sommeille un peu ces temps-ci, elle n'en repartira que de plus belle dès que chacun aura rempli ses obligations respectives dans le monde.
Même éparpillés dans le monde, nous sommes unis par la même foi.
Que Dieu vous garde, ami Lorgol, revenez-nous souvent en visiteur éclairé, comme notre ami Karel.
Paix sur vous et votre demeure
Fraternellement

On est tous coupable de cette baisse d'activité, et je trouve ça plutôt triste. C'est pourquoi je vais me remettre le plus vite possible au travail pour le bien de la congrégation. Je ne vous connais que très peu, mais je sais que vous êtes une personne très respectable. Je vous souhaite bonne chance pour la suite, en espérant que nous allons remonter la pente.

Yanyan

Nous l'allons remonter, assurément.

J'avoue avoir délaissé la Congrégation pour me concentrer sur le Concile; donc vous n'êtes pas seul responsable.