Congrégation de Saint-Thomas
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Congrégation de Saint-Thomas

C'est ici que ceux qui croient en Christos, notre Messie, se réunissent
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

 

 La vie de St Thomas (2eme partie)

Aller en bas 
AuteurMessage
Pere cardin

Pere cardin


Nombre de messages : 2
Date d'inscription : 16/03/2006

La vie de St Thomas (2eme partie) Empty
MessageSujet: La vie de St Thomas (2eme partie)   La vie de St Thomas (2eme partie) EmptyJeu 16 Mar - 16:21

Le maître novateur

Les Prêcheurs détenaient deux chaires de théologie à l'université de Paris. L'une d'elles était appelée la « chaire des Français » ; la seconde, la « chaire des étrangers ». Dans le premier cas, le titulaire devait être un Français ; dans le second,un étranger : un Anglais, un Italien, un Allemand, etc. La « chaire des étrangers » étant devenue vacante, en 1252, le maître général, Jean le Teutonique, consulte Albert le Grand avant de fixer son choix sur l'homme le plus apte à occuper ce poste aussi redoutable que prestigieux. Albert recommande son disciple préféré pour sa science et sa vertu, frère Thomas. Le Teutonique est étonné. Il connaît le talent du jeune religieux, mais celui-ci n'a que 27 ans. Ne serait-ce pas jeter Daniel dans la fosse aux lions ? car le monde universitaire parisien est très agité à ce moment-là.
Albert insiste : Thomas part pour Paris.

L'enseignement

Thomas d'Aquin inaugure son enseignement à Paris en 1252. Il y passera sept années complètes. En 1259, il est rappelé en Italie. Pendant neuf ans et un trimestre de 1259 jusqu'à la fin de novembre 1268 — il enseignera dans les États pontificaux : Anagni, Orvieto, Rome. À la demande du maître général, qui relève de ses fonctions, en plein cours d'année, le titulaire de la « chaire des étrangers » de Paris, Thomas interrompt son enseignement italien — au désespoir de ses étudiants — pour se lancer de nouveau dans la bataille qui fait rage à Paris. C'était un précédent : un maître n'occupait jamais deux fois une chaire. Ce second enseignement parisien durera de 1269 jusqu'à Pâques 1272. Frère Thomas viendra terminer sa carrière de professeur à Naples : de 1272 jusqu'au 5 décembre 1273.
Thomas d'Aquin arrive donc à la faculté de théologie de Paris en septembre 1252. Les professeurs débutants portaient le titre de « bacheliers » et ils travaillaient sous la responsabilité d'un maître déterminé. Comme Thomas d'Aquin se préparait à occuper la « chaire des dominicains pour étrangers », il était normal qu'il travaille sous la direction de maître Élie Brunet, O.P., qui l'occupait alors. Il y avait deux catégories de bacheliers. Les uns, dits « non formés », avaient peu de marge de manoeuvre : ils commentaient le texte de la Bible sans s'écarter de la lettre.
On leur permettait cependant d'éclairer les textes à l'aide d'extraits des Pères de l'Église, que Pierre le Mangeur avait recueillis à cette fin. Pendant deux ans, donc, le jeune professeur était « bachelier biblique », eccalaureus biblicus. Son originalité ne pouvait pas facilement transpercer.
Comme tous les dominicains envoyés à Paris pour y préparer la maîtrise en théologie, Thomas d'Aquin fut dispensé de l'étape de « bachelier biblique »,

En 1256, après quatre années d'enseignement comme bachelier tententiaire,frère Thomas obtient le grade de « maître en théologie » et il devient titulaire de la « chaire des étrangers », qu'il occupera jusqu'en 1259. Ce grade est prestigieux : il n'est délivré que par les universités de
Paris, d'Oxford et de Cambridge, mais seule la maîtrise de Paris est reconnue partout ; les maîtrises d'Oxford et de Cambridge ne le sont qu'outre-Manche. Ce n'est qu'en 1401 que toutes les universités d'Europe délivreront ce grade. Les maîtres diplômés de Paris sont donc rares, on le comprend : le talent ne suffit pas ; l'occasion d'enseigner pendant quatre ans à Paris ne se présente pas tous les jours. Quand on détenait une maîtrise, à cette époque, on était vraiment un maître : on excellait.
La triple tâche d'un maître en théologie La tâche d'un maître en théologie comportait trois activités : legere, c'est-à-dire donner des leçons ou des cours ; disputare, c'est-à-dire tenir des débats ; prædicare,c'est-à-dire prêcher.
Toute la pédagogie médiévale est à base de lecture de textes. Les programmes prennent la forme d'une liste d'ouvrages, que l'on étudie en
classe. Enseigner, c'est d'abord lire, puis expliquer et commenter. Un cours s'appelle une lectio (lecture) et le professeur un lector (lecteur).
Interdire de lire un auteur, c'était interdire de l'enseigner, mais non de l'étudier en privé. Distinction fort importante.
Cette méthode comportait et comporte toujours un précieux avantage. Quand les étudiants ont en main le texte de Platon, de Descartes ou de Kant, ils peuvent comprendre des choses que le professeur ne comprend pas ou qui ne figureraient pas dans le résumé qu'il en ferait.

Le novateur

Pour comprendre le caractère révolutionnaire des positions thomistes, il faut savoir que saint Augustin occupait alors, depuis huit siècles, à peu près toute la place. En 534, le pape Jean II n'avait pas hésité à écrire : « C'est d'Augustin que l'Église romaine suit et garde les doctrines. » Avec Thomas d'Aquin, au XIIIe siècle,la situation va changer.
Thomas d'Aquin va refondre la pensée chrétienne — philosophie et théologie — en faisant une large place à Aristote ; scandaleusement large, aux yeux de beaucoup de ses contemporains. « Lorsque saint Thomas arrive à Paris, au milieu du XIIIe siècle, ce ne sont plus les lettres antiques qui séduisent les esprits, écrit le père Chenu, O.P.
De l'Antiquité, c'est la raison philosophique qui vient de se révéler ; et l'éblouissement de ses promesses déséquilibre ou inquiète les plus fermes chrétiens.
La crue de l'aristotélisme, commande matériellement et spirituellement l'oeuvre de saint Thomas.
Puisque Thomas d'Aquin a été aux prises avec l’augustinisme traditionnel, on est en droit de se demander quelle fut son attitude face à saint augustin. Quoi qu'il en soit, lorsqu'il arrive à Paris, en 1252, la doctrine des maîtres qui y enseignent est « dominée par la théologie de saint Augustin, le docteur par excellence de l'Église latine.Albert le Grand avait pris clairement position: « En matière de foi et de moeurs, il faut croire Augustin plus que les philosophes, s'ils sont en désaccord ; mais, si nous parlons médecine, je m'en remets à Galien et à Hippocrate, et, s'il s'agit de la nature des choses, c'est à Aristote que je m'adresse ou à quelque autre expert en la matière» C'était trop pour les inconditionnels d'Augustin, qui n'acceptaient pas qu'on restreigne au seul champ de la théologie l'autorité de ce grand maître. De plus, Thomas d'Aquin a beau citer abondamment Augustin, il ne commentera aucun
de ses ouvrages.

La fin d'une carrière

La fin de la carrière de Thomas d'Aquin s'est déroulée en deux temps, pour ainsi dire. Il y eut d'abord la fin de sa carrière d'écrivain, puis la fin de sa carrière terrestre. La première se termina le 5 décembre 1273 ; la deuxième prit fin le 7 mars 1274.
Le 6 décembre 1273, pendant qu'il dit la messe, survient quelque chose de mystérieux. Quoi qu'il en soit, la décision de frère Thomas est prise : il n'écrira jamais plus ni ne dictera quoi que ce soit. Il se débarrassera même de ses instruments d'écriture.Son secrétaire, frère Réginald, est frappé de stupeur. Il supplie frère Thomas de revenir sur sa décision, mais en vain. Son insistance n'arrache d'abord que ces mots : Non possum (je ne peux pas). Réginald revient à la charge, car la Somme théologique n'est pas terminée et il voit dans cet ouvrage un flambeau qui va éclairer le monde entier. C'est ici qu'on situe l'explication bien connue : « Réginald,je ne peux pas, car tout ce que j'ai écrit me semble de la paille en comparaison de ce que j'ai vu » ou « de ce qui m'a été révélé ». Thomas aurait alors prononcé cette parole d'insondable lassitude : « La seule chose que je désire maintenant, c'est que,comme Dieu a mis fin à mon écriture, il mette rapidement fin à ma vie également. »
Il semble bien que le colosse était épuisé. On lui imposa une période de repos au château de sa soeur, la comtesse Théodora. Réginald l'y accompagna. Quand ils arrivèrent au château, frère Thomas était tellement fatigué qu'il salua à peine sa soeur venue à sa rencontre. « Qu'est-ce qui lui est arrivé ? » demanda-t-elle à Réginald. Ce dernier de répondre : « Il est dans cet état depuis la fête de Saint-Nicolas ; il n'a plus rien écrit. » Après trois jours passés au château, Thomas et Réginald regagnèrent Naples.
Vers la fin de janvier ou le début de février 1274, frère Thomas reprit la route pour aller assister au concile de Lyon, convoqué pour le début de mai. En route, un accident se produisit qui a peut-être entraîné la mort de Thomas d'Aquin. Absorbé, comme toujours, dans ses pensées, il ne vit pas un arbre penché en travers de la route ou peut-être une branche basse et donna rudement de la tête contre.
Pour se reposer un peu, ils s'arrêtèrent au château de Maënza, où habitait la nièce de Thomas, Françoise. C'est pendant la halte à ce château que frère Thomas tomba gravement malade. Il avait perdu tout appétit. Françoise, Réginald et le médecin se creusaient les méninges pour trouver
quelque plat qui exciterait un peu son appétit. Frère Thomas finit par leur dire qu'il serait peut-être capable de manger des harengs frais apprêtés à la parisienne.
Au moment même, un marchand de poisson se présenta à la porte du château des sardines. Le brave homme jurait qu'il n'avait que des sardines, mais, quand il ouvrit sa boîte pour montrer aux gens du château qu'il ne pouvait accéder à leur désir, il y vit, stupéfait, des harengs frais.
On en acheta, on les apprêta à la parisienne, et tout le monde en mangea. Seul frère Thomas mourra, ce qui écarte assez bien les soupçons qui ont porté sur ces malheureux harengs, que certains ont cru empoisonnés.En effet, après le décès de frère Thomas, le bruit courut en Italie qu'il avait été empoisonné.
Toujours est-il qu'après le repas de harengs, mais pas nécessairement à cause de lui, la santé de frère Thomas continua à se détériorer. Sentant sa fin prochaine, il demanda qu'on le transporte au monastère voisin de Fossanova. Il lui semblait séant que le Seigneur en venant le chercher le trouvât dans un monastère et non dans le château de sa nièce. (Fossanova était une abbaye cistercienne.) En y entrant, frère Thomas cita le verset 14 du psaume 131 : « C'est ici mon repos à tout jamais, là je siégerai, car je l'ai désiré. »
Les moines ne négligèrent rien pour le ramener à la santé. Pour alimenter le feu qu'on entretenait vingt-quatre heures par jour dans sa chambre, car il avait toujours eu de plus en plus froid, les moines allaient chercher du bois dans la forêt voisine et le transportaient sur leurs épaules : il leur semblait inconvenant de confier à un animal le bois qui devait réchauffer un si grand personnage. Thomas remercia par de bonnes paroles tous ceux qui s'empressaient autour de lui. Voyant qu'il était encore capable de parler, plusieurs moines le prièrent de commenter un peu le Cantique des Cantiques. Ce qu'il fit ; brièvement, cela va de soi.
Quelques jours plus tard, il fit une confession générale à son confesseur habituel, frère Réginald, puis il demanda à recevoir le saint viatique. On le lui donna solennellement le 4 ou le 5 mars. L'abbé de Fossanova en personne portait le ciboire, entouré des religieux cisterciens du monastère, de plusieurs franciscains,qui étaient accourus avec un évêque franciscain du voisinage, et de nombreux frères prêcheurs, qui s'étaient précipités des couvents les plus proches, dès qu'ils avaient appris la maladie de leur illustre confrère.
À l'arrivée du cortège, frère Thomas ramassa tout ce qui lui restait de force, puis se leva, se prosterna et fit la déclaration suivante : « Je te reçois, prix de mon salut ;pour ton amour, j'ai étudié, veillé, travaillé ; je remets au jugement de la Sainte Église romaine ce que j'ai enseigné ou écrit sur le Sacrement du Corps du Christ et les autres sacrements. » Le jour suivant, il reçut l'extrême-onction, répondant lui-même aux prières rituelles. Le lendemain, le mercredi 7 mars 1274, il rendit l'âme
Revenir en haut Aller en bas
 
La vie de St Thomas (2eme partie)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Congrégation de Saint-Thomas :: Faculté de Théologie :: Bibliothèque :: Atelier d'écriture-
Sauter vers: